Le but d'un tel examen est d'identifier les causes de dysfonctionnement d'une articulation en injectant dans celle-ci un produit de contraste. L'articulation est ainsi distendue et des lésions ostéo-chondrales ou des corps étrangers intra-articulaires peuvent être découverts. Une fuite de produit de contraste peut être indicative d'une rupture ligamentaire. Lors de l'arthrographie, l'IRM permet aussi de faire un bilan des structures musculaires et tendineuses de voisinage.
Il n'y a pas de préparation spéciale!
Une arthro-IRM se déroule en deux temps :
• L'injection du produit de contraste dans l'articulation.
Cette phase de l'examen se déroule dans une salle de radiologie. Le patient est allongé sur une table de radiologie et son positionnement varie selon l'articulation à étudier. Une désinfection rigoureuse de la région à examiner est effectuée. Le guidage de l'aiguille de ponction intra-articulaire se fait sous fluoroscopie. Des rayons X sont utilisés dans cette partie de l'examen. Quelques millilitres de contraste iodé (produit radio-opaque aux rayons X) sont injectés pour s'assurer du bon positionnement de l'aiguille. Le produit de contraste intra-articulaire destiné à l'examen IRM et contenant du gadolinium dilué est alors injecté.
• L'examen IRM de l'articulation concernée.
Cette phase de l'examen se déroule dans l'appareil d'IRM selon un protocole dédié à l'articulation examiné. En principe l'examen IRM doit se dérouler dans les 30 minutes après l'injection intra-articulaire afin d'éviter une résorption du produit de contraste.
Le protocole d'imagerie comprend généralement:
• Des séquences T1 FATSAT dans les 3 plans de l'espace (séquence arthrographique)
• Une séquence T2 FATSAT (collection liquidienne)
• Une séquence T1 sagittale (évaluation atrophie musculaire)
N.B.: Le protocole donné en exemple ici est celui d'une arthro-IRM de l'épaule.
Voici quelques exemples d'indications tirées de la littérature médicale :
• épaule lésions du bourrelet glénoïdien, rupture partielle/totale de la coiffe des rotateurs
• coude rupture partielle / totale du ligament collatéral
• poignet perforation du ligament triangulaire;
• hanche déchirure du labrum
• genou identification de récidive de déchirures méniscales sur des ménisques déjà opérés
• cheville lésions ligamentaires
• etc.
Les complications sont rares: arthrite infectieuse, allergie (contraste employé: iode, gadolinium) - voir sous arthrographie.
Le choix dépend de :
• la disponibilité de l'équipement IRM, de la proximité d'une salle de fluoroscopie, des possibilités de coordination entre l'occupation de la salle de fluoroscopie et l'IRM;
• la présence de contre-indications à l'IRM (claustrophobie, clips, pacemaker et autres appareils sensibles aux champs magnétiques);
• des habitudes et croyances locales ou de questions médicales extrêmement spécifiques. En raison de l'imagerie de haute résolution produite par le scanner, certains préfèrent utiliser l'arthro-scanner lorsqu'il s'agit d'étudier par exemple le cartilage articulaire.
• Steinbach LS, Palmer WE, Schweitzer ME. Special focus session. MR arthrography. Radiographics. 2002 Sep-Oct;22(5):1223-46.