Les cavités sinusiennes de la face sont recouvertes d’une muqueuse qui peut s’enflammer : c’est ce qu'on appelle la sinusite.
L’expression « sinusite aiguë » décrit une maladie dont la durée est de moins de 4 semaines.
La sinusite est dite « chronique » lorsqu’elle dure plus de 3 mois malgré un traitement bien conduit.
La sinusite aiguë est dite « récidivante » lorsqu’elle se produit 4 fois ou plus par année et que chaque épisode dure plus de 7 jours.
Les sinusites aiguës sont des affections fréquentes. Leur diagnostic repose essentiellement sur la présentation clinique et ne nécessite pas d’imagerie.
Les manifestations cliniques typiques d’une sinusite sont : douleur faciale, sensation de pression faciale, congestion ou obstruction nasale , rhinorrhée purulente, fièvre, etc.
Les sinusites aigües sont le plus souvent d’origine virale et ne peuvent bénéficier que d’un traitement symptomatique. Lorsque la sinusite dure plus de 10 jours, la probabilité d’une sinusite bactérienne devient significative et une antibiothérapie est généralement prescrite (par ex. : amoxicilinne 500mg p.o. ).
Les sinusites chroniques sont souvent d’origine bactérienne (gram -, anaérobies, etc.) ou fongiques. Une sinusite chronique peut faire suite à l'introduction malencontreuse de matériel d'obturation dentaire dans une cavité sinusienne. Dès lors, le traitement devient plus compliqué et complexe. Selon la clinique, des investigations plus poussées sont réalisées : scanner à la recherche d’une variante anatomique favorisant la survenue répétitive de sinusite ; recherche d’une pathologie sous-jacente comme une dyskinésie ciliaire primitive, une maladie de Wegener, etc.
La polypose nasosinusienne est une forme de sinusite chronique qui provoque une dégénérescence oedémateuse de la muqueuse et aboutit à la formation de « polypes » qui vont se disposer dans l'ensemble des cavités nasales et sinusiennes. Parfois, cette pathologie est associée à un asthme ou à une intolérance à l'aspirine.
Classiquement, les incidences radiographiques suivantes étaient prescrites: Face haute, Blondeau, profil, et Hirtz. Malheureusement, la superposition des différentes structures osseuses de la face limite l'appréciation des cavités sinusiennes. Aujourd'hui, on s'est rendu compte que cette technique avait tellement de faux-négatifs, voire de faux-positifs que son utilité est considéré comme nulle dans le diagnostic de la sinusite aiguë et de peu d'intérêt dans l'évaluation de la sinusite chronique.
Bis repetita placent: pour une sinusite, les radiographies du sinus ne sont pas d'utilité dans le diagnostic, la recherche de causes favorisantes ou la planification de traitements.
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Cas 1 : Dans chaque sinus maxillaire (donc à droite et à gauche), il existe à la fois un épaississement muqueux et un niveau liquidien qui pose le diagnostic différentiel d'une sinusite maxillaire bilatérale.
Cas 2 : Il existe un niveau liquidien dans le sinus frontal, qui associé au contexte clinique, pose le diagnostic différentiel d'une sinusite frontale aiguë
Le scanner permet de réaliser des reconstructions dans les trois plans de l'espace. Cette technique permet de bien visualiser les structures osseuses et, donc, d'apporter toutes les informations anatomiques indispensables à la planification d'un traitement. La tomodensitométrie permet de détecter la présence de calcifications et de matériel dentaire dans les épaississement muqueux sinusaux.
Bis repetita placent: la tomodensitométrie (scanner) est l'outil radiologique de choix pour rechercher les causes favorisantes d'une sinusite récidivante ou chronique ou pour planifier un traitement chirurgical.
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L'IRM n'a des performances intéressantes que lorsqu'il s'agit de sinusites avec complications orbitaires ou intracrâniennes (diffusion extrasinusienne du processus infectieux), de mucocèle, ou de certaines pathologies tumorales.
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