Aujourd'hui, l'exploration du côlon s'effectue avant tout par la colonoscopie optique. Des symptômes telles qu'une alternance diarrhée/constipation ou des faux-besoins sont des indications à effectuer un tel examen. La colonoscopie optique permet de détecter des anomalies de la muqueuse, de la paroi colique comme des malformations vasculaires, des maladies inflammatoires, des lésions ischémiques, des tumeurs, etc. Au cours de cet examen, l'opérateur peut exciser des polypes. Il peut effectuer des prélèvements des cellules (biopsie) sur des lésions suspectes et l'examen au microscope de ces prélèvements permettra de caractériser les lésions.
En principe cet examen est réalisé sous analgésie profonde ou anesthésie (totale). Le choix dépend des habitudes locales et de la réglementation du pays où s'effectue la colonoscopie optique.
Lors de cet examen, le côlon doit être propre afin que l'opérateur puisse détecter toute anomalie de la muqueuse, de la paroi colique. La colonoscopie optique nécessite donc une préparation.
Rarement, la colonoscopie optique peut être compliquée par une perforation de la paroi intestinale ou un saignement qui peuvent nécessiter une intervention chirurgicale.
Dans un petit pourcentage de cas, pour des raisons morphologiques, l'exploration du côlon peut ne pas être totale et la colonoscopie optique est dite «incomplète». Dans cette situation, le radiologue peut compléter l'examen du côlon par un coloscan ou un examen de type «coloscopie virtuelle» (voire même un lavement baryté double contraste).
Il existe deux méthodes d'imagerie du côlon :
• L'imagerie en coupes transverses (c'est le scanner). Le corps est étudié par des images correspondant à des tranches successives (appelées coupes axiales). Généralement, l'étude du côlon nécessite une distension des anses coliques par un produit de contraste (eau, air, CO2, etc.) introduit par le rectum. Le diagnostic des pathologies du côlon repose essentiellement sur l'étude de la paroi colique (épaisseur et prise de contraste). Cette méthode permet aussi de déceler des pathologies extra-intestinales.
• Des radiographies du côlon effectuées pendant une opacification des anses intestinales : c'est le lavement baryté double contraste. Cette méthode permet d'étudier la muqueuse colique et la morphologie de la lumière intestinale. Elle ne permet pas d'étudier les autres organes intra-abdominaux. La durée d'un examen baryté est un peu plus longue que celle d'un examen tomodensitométrique. Pour ces raisons, sauf cas particulier, beaucoup de radiologue ont délaissé les examens barytés au profit des examens tomodensitométriques (scanner).
On trouvera plus de détails sur les pages consacrées à chaque technique radiologique (voir menu colonne de droite).
Remarque
Par toutes ces méthodes radiologiques, il n'est pas possible de prélever des échantillons des cellules des lésions coliques pour analyse microscopique. Image 1
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Les discussions autour de la coloscopie virtuelle ont fait naître quelques confusions concernant les possibilités de détection des cancers du côlon par le scanner. La performance du scanner dans la détection des cancers du côlon «symptomatique» est bonne!
Il ne faut pas confondre «scanner diagnostique» à visée diagnostique (patient symptomatique) et «coloscopie virtuelle» à visée de dépistage (et pour lequel, à priori, le patient n'a pas de symptôme).
Le diagnostic de cancer du côlon peut être effectué dans les trois situations suivantes:
• Le patient vient en urgence pour des symptômes d'obstruction colique, des douleurs abdominales, un péritonisme et le scanner trouve une pathologie colique comme une diverticulite, une colite, une tumeur, etc. Un certain nombre de cancers coliques sont donc découverts par les radiologues lors d'examens pratiqués dans les services d'urgence.
• Le scanner est effectué ambulatoirement dans un contexte de douleurs abdominales d'origine indéterminée et les renseignements cliniques font mention d'une anémie ferriprive, ou le patient se plaint de troubles du transit. La possibilité d'une lésion colique est évoquée avec le patient et il lui est proposé d'effectuer l'examen tomodensitométrique avec un lavement à l'eau. Là encore, un certain nombre de cancers coliques non connus sont décelés lors d'examens tomodensitométriques effectuées pour une autre raison.
• Le cancer du côlon est connu (trouvé lors d'une coloscopie optique) et le scanner est demandé pour bilan de la maladie. L'examen tomodensitométrique est effectué avec un lavement à l'eau. En plus du bilan local et à distance, ce coloscan permet de dresser une cartographie du côlon (ce qui est très appréciée des chirurgiens!).
Lorsque la colonoscopie optique est incomplète et, si aucune biopsie n'a été effectuée, le reste de l'exploration du côlon est complété le même jour par l'examen tomodensitométrique. Dans ce cas de figure, une préparation supplémentaire n'est pas nécessaire pour réaliser le coloscan. Ici, on est dans une situation à cheval entre le «diagnostic» et le «dépistage».
Le but de ce type d'examen est de trouver des lésions précancéreuses (des polypes) afin de les enlever. Ces lésions peuvent être de petites tailles. Les scanner multibarrettes permettent de détecter des lésions de l'ordre de 5 mm et des discussions sont en cours pour savoir si la coloscopie virtuelle a des performances suffisantes pour effectuer le dépistage des petites lésions précancéreuses inférieures à 1 cm.
Le pouvoir de résolution nécessaire pour effectuer correctement un dépistage n'est donc pas le même que celui nécessaire pour diagnostiquer un cancer du côlon symptomatique. Par ailleurs, la population visée par un dépistage de masse (dépistage systématique) est composée de sujets asymptomatiques. Il ne faut donc pas confondre «scanner diagnostique» et «coloscopie virtuelle à visée de dépistage».
Contrairement à la coloscopie optique, la coloscopie virtuelle ne nécessite pas d'anesthésie. La coloscopie virtuelle exige une préparation du côlon identique à celle de la coloscopie optique. La technique du scanner de dépistage (coloscopie virtuelle) est un peu différente de celle du scanner diagnostique : pour le 1er examen, la distension est généralement réalisée par du CO2. Par rapport à la coloscopie optique, le taux de complication de la coloscopie virtuelle est très faible. Le pneumopéritoine est généralement bénin et son traitement est conservateur (pas d'intervention chirurgicale!). Des lésions extra-coliques peuvent aussi être découvertes lors d'une coloscopie virtuelle.