Tératome mature ovarien

Introduction

Les tératomes sont des tumeurs qui se développent à partir des cellules germinales primitives.

Ces tumeurs des cellules germinales apparaissent le plus souvent dans les gonades, mais elles peuvent se voir occasionnellement dans d’autres localisations comme l'hypophyse, l'épiphyse (glande pinéale), le médiastin ou le rétropéritoine.

Dans le groupe des tumeurs des cellules germinales ovariennes, on distingue les tératomes matures (kystiques, bénins), immatures (solides et potentiellement malins) et les tératomes monodermiques (struma ovarii, carcinoïde).

Tératome mature ovarien

Les tératomes matures ovariens sont généralement composés de tissus provenant des trois feuillets embryonnaires: l'endoderme, le mésoderme et l'ectoderme.
Le tissu ectodermique (dérivé de la peau et du système nerveux) est retrouvé à peu près constamment dans la tumeur. La composante mésodermique (graisse, os, cartilage) est présente dans 90% des cas. La composante endodermique (épithélium mucineux gastrointestinal, épithélium cilié bronchique) est retrouvée dans une majorité de cas.

Cette tumeur touche le plus souvent une classe d'âge jeune: moyenne d'âge de 30 ans.

Dans 10% des cas, la tumeur est bilatérale.

Les tératomes matures ovariens ont une croissance lente (moins de 2 mm/année). Dès lors, beaucoup de groupes préconisent une abstention chirurgicale tant que la lésion a une taille inférieure à 6cm.

La plupart du temps, ces tumeurs sont asymptomatiques. Dans quelques cas, les tératomes sont retrouvés lors d'investigations de vagues douleurs abdominales ou pelviennes.

Lorsqu'ils atteignent une grande taille, les tératomes ovariens peuvent se compliquer par une torsion (15%), une rupture (< 5%), une transformation maligne (< 2%), ou une infection (1%).

La détection des tératomes en échographie est possible, mais selon l'aspect, la lésion peut être facilement confondu avec de l'intestin.

La présence de graisse (90% des cas) ou de calcifications (60% des cas) font que la lésion est facilement détectée au scanner.

L'IRM permet également d'affirmer le diagnostic de tératome mature ovarien par l'utilisation de technique sélective de suppression du signal de la graisse.

Illustrations

Pour visualiser les images de plus grandes tailles, cliquer sur la vignette ci-dessous.

  • Tératome. Image 0.
  • Tératome. Image 1
    Image 1. Scanner abdominal (après injection i.v. de contraste), reconstruction axiale. 1, Aile iliaque droit. 2, Vessie. 3, Aile iliaque gauche. 4, Utérus. 5, Sacrum. Flèche, Effet de masse contenant de la graisse (localisation: annexe droite).
  • Tératome. Image 2
    Image 2. Scanner abdominal (après injection i.v. de contraste), reconstruction axiale. 1, Cotyle droit. 2, Vessie. 3, Cotyle gauche. 4, Utérus. 5, Sacrum. Flèche, Calcium à l'intérieur d'un effet de masse contenant de la graisse (localisation: annexe droite).
  • Tératome. Image 3
    Image 3. Scanner abdominal (après injection i.v. de contraste), reconstruction coronale. 1, Rein droit. 2, Rein gauche. 3, Articulation sacro-iliaque gauche. 4, Articulation sacro-iliaque droite. Flèche, Effet de masse contenant de la graisse (localisation: annexe droite).
  • Tératome. Image 4
    Image 4. Scanner abdominal (après injection i.v. de contraste), reconstruction coronale. 1, Apophyse épineuse. 2, Aile iliaque droite. 3, Sacrum. 4, Aile iliaque gauche. Flèche, Calcium à l'intérieur d'un effet de masse contenant de la graisse (localisation: annexe droite).
  • Tératome. Image 5
    Image 5. Scanner abdominal (après injection i.v. de contraste), reconstruction sagittale. 1, Corps vertébral (rachis lombaire). 2, Vessie. 3, Pubis. Flèche, Effet de masse contenant de la graisse (localisation: annexe droite).
  • Tératome. Image 6
    Image 6. Scanner abdominal (après injection i.v. de contraste), reconstruction coronale. 1, Corps vertébral (rachis lombaire). 2, Vessie. 3, Pubis. Flèche, Calcium à l'intérieur d'un effet de masse contenant de la graisse (localisation: annexe droite).

Diagnostic final: : Tératome ovarien mature (ovaire droit).

Bibliographie:

• Veena R. Iyer1 and Susanna I. Lee. MRI, CT, and PET/CT for Ovarian Cancer Detection and Adnexal Lesion Characterization. American Journal of Roentgenology. 2010;194:311-321
• Park SB, Kim JK, Kim KR, Cho KS. Imaging findings of complications and unusual manifestations of ovarian teratomas. Radiographics. 2008 Jul-Aug;28(4):969-83. doi: 10.1148/rg.284075069.
• Ash Saini1, Roberto Dina, G. Angus McIndoe, W. Patrick Soutter, Phillip Gishen and Nandita M. deSouza. Characterization of Adnexal Masses with MRI. Citation: American Journal of Roentgenology. 2005;184:1004-1009
• Pereira JM, Sirlin CB, Pinto PS, Casola G. CT and MR imaging of extrahepatic fatty masses of the abdomen and pelvis: techniques, diagnosis, differential diagnosis, and pitfalls. Radiographics. 2005 Jan-Feb;25(1):69-85.
• Sung Eun Rha, Jae Young Byun, Seung Eun Jung, Hyo Lim Kim1, Soon Nam Oh, Hyun Kim3, Heejeong Lee, Byung Kee Kim and Jae Mun Lee. Atypical CT and MRI Manifestations of Mature Ovarian Cystic Teratomas. American Journal of Roentgenology. 2004;183:743-750
• S. A. Aslam Sohaib, Ahju Sahdev, Philippe Van Trappen, Ian J. Jacobs. and Rodney H. Reznek. Characterization of Adnexal Mass Lesions on MR Imaging. American Journal of Roentgenology. 2003;180:1297-13047
• Outwater EK, Siegelman ES, Hunt JL. Ovarian teratomas: tumor types and imaging characteristics.Radiographics. 2001 Mar-Apr;21(2):475-90.

MENU