Lipome sous-cutané de l'épaule

Par définition, le lipome est une tumeur bénigne composée d'adipocytes matures (c'est-à-dire d'un tissu graisseux normal). Le lipome est la tumeur mésenchymateuse la plus fréquemment observée. Les lipomes peuvent être rencontrés dans à peu près n'importe quelle partie du corps: os, rétropéritoine, médiastin, tube digestif, et même système nerveux central.

Les lipomes superficiels se présentent comme une masse sous-cutanée mobile, bien circonscrite, de consistance molle, en principe non douloureuse. Les lipomes peuvent être multiples (5% des cas). Ils sont plus fréquents après l'âge de 50 ans. Le plus souvent, leur taille varie de 3 à 5cm, mais des lipomes de plus de 10cm ont été observés.

Remarque : Toutes les masses sous-cutanées ne sont pas des lipomes!

En échographie, les lipomes ont une échogénéicité variable: hypo- , hyper-échogène ou même anéchogène. Dans l'étude citée ci-dessous, la sensibilité obtenue était d'à peine 52% et la concordance des résultats entre les lecteurs étaient très moyenne. Dès lors, pour beaucoup, l'échographie a pour but de confirmer la présence d'une masse plutôt que d'établir le diagnostic de lipome

Le lipome sous-cutané présente la même densité (tomodensitométrie) ou le même signal (IRM) que le tissu sous-cutané de voisinage.

En tomodensitométrie, les lipomes ont une densité négative, comprise généralement entre -60UH et -120UH. Lorsque le lipome est entouré de graisse sous-cutanée, ses contours peuvent ne pas être déterminés avec exactitude.

En IRM, le lipome est hyperintense en pondération T1 et T2. Ce comportement en hypersignal n’est pas spécifique. Par exemple, n'importe quel effet de masse hémorragique peut présenter ce type de signal. Avec l'utilisation de la séquence FATSAT (qui supprime spécifiquement le signal de la graisse), le lipome apparaît hypointense, ce qui permet de confirmer la nature graisseuse de la masse. Par contre, vu leur nature fibreuse, la capsule ou les septas du lipome ont un signal hypointense en T1 et T2. Si l'aspect du lipome est atypique, la séquence T1FATSAT après injection intra veineuse de contraste peut apporter des arguments en faveur d'une malignité.

Cas illustratif

IRM de l'épaule, coupe axiale, pondération T1. 1, Tête humérale. 2, Articulation gléno-humérale. 3, Glène de l'omoplate. 4, Poumon gauche. Flèche, Lipome sous-cutané.

lipome-sous-cutane-1
  • IRM de l'épaule, coupe axiale, pondération T1. 1, Tête humérale. 2, Articulation gléno-humérale. 3, Glène de l'omoplate. 4, Poumon gauche. Flèche, Lipome sous-cutané.

  • IRM de l'épaule, coupe axiale, pondération T2FATSAT. 1, Tête humérale. 2, Articulation gléno-humérale. 3, Glène de l'omoplate. 4, Poumon gauche. Flèche, Lipome sous-cutané.

  • IRM de l'épaule, coupe axiale, T1FATSAT après injection i.v. de chélates de gadolinium. Flèche, Lipome sous-cutané.

  • IRM de l'épaule, coupe axiale, T1FATSAT après injection i.v. de chélates de gadolinium. 1, Poumon gauche. Flèche, Lipome sous-cutané.

Bibliographie

• Inampudi P, Jacobson JA, Fessell DP, Carlos RC, Patel SV, Delaney-Sathy LO, van Holsbeeck MT. Soft-tissue lipomas: accuracy of sonography in diagnosis with pathologic correlation. Radiology. 2004 Dec;233(3):763-7.