Les cancers du rein ne constituent pas un groupe homogène. Ils se développent le plus souvent à partir d'une cellule du parenchyme rénal et, dès lors, portent le nom de carcinome à cellules rénales (anciennement appelé hypernéphrome). Néanmoins, ils constituent un ensemble d'entités distinctes ayant des traits morphologiques et génétiques caractéristiques. Ces entités ont généralement des comportements et des pronostics différents.
Les carcinomes à cellules rénales les plus fréquents sont:
• le carcinome rénal à cellules claires (le plus fréquent: 70% des carcinomes à cellules rénales)
• le carcinome papillaire (10-15% des carcinomes à cellules rénales)
• le carcinome chromophobe (5% des carcinomes à cellules rénales)
Le groupe du carcinome à cellules claires a une forte propension à métastaser et a le plus mauvais pronostic. Les cas de carcinome papillaire semblent avoir le meilleur taux de survie. Le comportement des cas de carcinome chromophobe est proche du groupe papillaire.
Les types de carcinomes à cellules rénales énumérés ci-dessous sont beaucoup plus rares:
• le carcinome kystique multiloculaire à cellules rénales
• le carcinome des tubes collecteurs de Bellini
• le carcinome médullaire du rein
• le carcinome avec translocation Xp11
• le carcinome associé au neuroblastome
• le carcinome fusiforme et tubulaire mucineux
• le carcinome rénal dit inclassable
Remarques : Cette liste est tirée de la classification OMS 2004 des tumeurs du rein.
Le classement d'une tumeur dans une catégorie exige la recherche de caractéristiques qui ne peuvent être déterminées qu'à partir d'examens sophistiqués réalisé sur un prélèvement de tissu tumoral (examen anatomopathologique). Les examens radiologique ne permettent pas de détecter toutes ces caractéristiques et l'analyse anatomopathologique est nécessaire pour appréhender le diagnostic final.
D'autres types de tumeurs du rein sont également répertoriées:
• Tumeurs métanéphriques
• Tumeur néphroblastiques
• Tumeurs mésenchymateuses
• Tumeurs mixtes épithéliales et mésenchymateuse
• Tumeurs neuroendocrines
• Tumeurs hématopoïétiques et lymphoïdes
• Tumeurs cellulaires germinales
Et bien sûr, le rein peut être le siège de métastases (c'est-à-dire de localisations secondaires à une autre tumeur).
Le cancer du rein peut se manifester par la présence de sang dans les urines (c'est ce qu'on appelle une hématurie), d'une douleur dans le flanc ou par la palpation d'une masse dans la loge rénale.
Parfois, le cancer du rein est révélé par la découverte de métastases au niveau des poumons, des os, du foie et du cerveau.
Par ailleurs, le cancer du rein peut être à l'origine d'un état fébrile inexpliqué ou d'une altération de l'état général.
Un cancer du rein peut être découvert en recherchant l'origine d'une polyglobulie ou d'une hypercalcémie (syndrome paranéoplasique).
Malheureusement, le cancer du rein peut aussi se développer sans provoquer de symptôme particulier. Pour cette raison, il arrive que l'on découvre des tumeurs dont la taille est considérable. Et bien sûr, des tumeurs rénales sont découvertes fortuitement à l’occasion d’une échographie ou d’un scanner réalisé pour rechercher une autre pathologie.
Le cancer du rein peut être découvert lors d'une échographie, d'un scanner abdomino-pelvien, ou d'une IRM. Le cancer du rein est généralement visible comme un effet de masse. Le scanner permet de déterminer le stade de la maladie (métastases pulmonaires, hépatiques, etc.) et de planifier le meilleur traitement possible.
Le diagnostic définitif de cancer du rein est posé lors de l'examen microscopique de la lésion rénale d'aspect tumoral. Il permet de préciser le type de cellules impliquées (type histologique) et d'évaluer le comportement possible de la tumeur.
Le traitement dépend des caractéristiques de la tumeur rénale, de la présence de métastases et du status chirurgical local.
Lorsque la tumeur rénale est non métastatique et son extension est limitée, le traitement de référence est la chirurgie.
Deux types d'intervention chirurgicale sont possibles:
• La néphrectomie totale: le rein malade est retiré dans son intégralité. Selon les caractéristiques de la tumeur, l'ablation de la glande surrénale et/ou des ganglions lymphatiques proches du rein peuvent être nécessaires.
• La néphrectomie partielle: la tumeur est extirpée et la tranche de résection passe en tissu sain. Ce type d'intervention permet de préserver au mieux la fonction rénale, mais il n'est possible que pour les tumeurs de petites tailles.