Entéroclyse / Entérographie par résonance magnétique (entro-IRM)

But / Généralités

L'entéroclyse et l'entérographie par IRM sont deux techniques dédiées à l'étude de l'intestin grêle. Ces deux techniques exploitent deux propriétés de l'IRM : la sensibilité de contraste et la possibilité de réaliser des coupes «natives» dans n'importe quel plan de l'espace. Ces techniques mettent en évidence des épaississements de la paroi intestinale qui sont indicatifs de la présence d'une pathologie. Des complications extra-intestinales (fistules par exemple) peuvent également être détectées par cette méthode. Selon le type de pathologie recherchée, une injection intraveineuse de contraste (gadolinium) peut être nécessaire. Dans la littérature médicale, l'exploration de l'intestin grêle par résonance magnétique semble être utilisée le plus souvent pour les indications suivantes: le bilan d'une maladie de Crohn ou d'une maladie coeliaque, l'identification du niveau de l'obstruction de l'intestin grêle et de sa cause (tumeur par exemple).

L'examen de l'intestin grêle par la résonance magnétique nécessite une distension des anses intestinales afin de détecter tout épaississement pathologique de la paroi. Cette distension peut se faire de deux manières:
• 1) la mise en place d'une sonde dans le jéjunum. Le produit de contraste est libéré dans l'intestin grêle par cette sonde. C'est la méthode de l'entéroclyse par résonance magnétique.

• 2) l'ingestion d'une grande quantité de produit de contraste par voie orale. C'est la méthode de l'entérographie par résonance magnétique.

Note:
• Les discussions sur les performances d'une méthode par rapport à l'autre sont tout à fait similaires aux discussions «entéroclyse versus entérographie par tomodensitométrie» et «entéroclyse versus transit baryté»
• Dans la littérature médicale, il existe une confusion concernant la dénomination des examens employant ou non la sonde d'entéroclyse...

Entéroclyse par résonance magnétique

La mise en place de la sonde jéjunale est un peu désagréable. Cette mise en place se fait sous guidage fluoroscopique et, dés lors, cette technique utilise les rayons X. La distension de l'intestin grêle est excellente avec cette méthode et la recherche de pathologies s'en trouve facilitée. Rarement, il arrive que le déroulement de l'examen IRM soit compliqué par la survenue de vomissements ou de diarrhées à l'intérieur de l'aimant. De tels évènements exceptionnels ont tendance à diminuer la qualité de l'examen. Par son principe, l'entéroclyse par résonance magnétique paraît plutôt adaptée à l'étude des pathologies nécessitant des examens ponctuels qu'itératifs.

Entérographie par résonance magnétique

Cette technique n'utilise pas de rayons X. Elle est beaucoup mieux tolérée que l'entéroclyse par résonance magnétique puisqu'il n'y a pas de mise en place de sonde. L'entérographie par résonance magnétique est donc particulièrement bien adaptée au suivi des patients atteints de Maladie de Crohn. Avec cette méthode, rarement, la distension intestinale est insuffisante et de nombreuses publications ont montré l'efficacité de cette technique à 1.5T. L'avènement des nouvelles unités IRM à 3 Tesla va certainement permettre de gagner en rapidité et résolution et des études sont en cours.

Galerie d'images

Maladie de Crohn.

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    Image 1. Entéro-IRM.
    1, Poumon. 2, Foie. 3, Estomac. 4, Anse intestinale grêle.

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    Image 2. Entéro-IRM.
    1, Poumon. 2, Foie. 3, Veine porte. 4, Estomac. 5, Anse intestinale grêle. Flèche, Masse inflammatoire, épaississement de la paroi du caecum.

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    Image 3. Entéro-IRM.
    1, Tête fémorale droite. 2, Caecum (paroi épaissie: atteinte par la maladie de Crohn). 3, Dernière anse intestinale grêle. (paroi épaissie: atteinte par la maladie de Crohn). 4, Cotyle gauche.

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    Image 4 de 4. Entéro-IRM.
    1, Caecum (paroi épaissie: atteinte par la maladie de Crohn). 2, Dernière anse intestinale grêle. (paroi épaissie: atteinte par la maladie de Crohn). 3, Tête fémorale gauche. 4, Tête fémorale droite.

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Entérographie par résonance magnétique
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