Les fractures du rachis sont le plus fréquemment rencontrées au niveau de la colonne cervicale. Les fractures situées à la charnière thoraco lombaire sont justes un peu moins nombreuses (2éme rang).
Renseignements cliniques :
Jeune skieur chutant sur des bosses d'une piste de ski. Importantes douleurs dorsales basses. Bouge ses mains et ses orteils. Pas de perte de connaissance. Pas de douleur abdominale. Le pouls et la tension artérielle sont normaux. Evacué dans la vallée par ambulance.
D'entente avec le radiologue de garde, le patient est emmené directement au scanner.
Le bilan radiologique montre une fracture comminutive du corps vertébral de L1 (Fracture-éclatement, Burst Fracture) avec rétropulsion de fragments dans le canal vertébral. Associée à cette fracture du corps vertébral, on trouve une fracture complexe du massif articulaire droit et de la lame gauche.
Le rétrécissement du canal rachidien est de 70%.
La hauteur du corps vertébral est diminuée de 50%
Les fractures-éclatements (Burst fracture) résultent le plus souvent d'un mécanisme d'hyperflexion-compression. Ce type de fracture est bien connu des milieux hospitalier en périphérie des stations de ski car il est classique des skieurs qui chutent sur les bosses des pistes!
Vu l'important rétrécissement du canal rachidien provoqué par la rétropulsion des fragments osseux, on peut être surpris par l'absence de répercussion neurologique.
L'explication est anatomique!
La partie terminale de la moelle épinière, le cône médullaire, se trouve à la hauteur de L1-L2. En dessous, on ne trouve qu'un paquet de racines qui forme ce qu'on appelle la queue de cheval.
Au niveau de la charnière thoraco lombaire, selon la localisation de l'extrémité de la moelle épinière, de tels fragments osseux intracanalaires peuvent provoquer des lésions médullaires, des lésions du cône médullaire, des lésions des racines ou rien du tout.
De par sa haute résolution, le scanner permet une analyse détaillée des structures osseuses. Il est particulièrement performant dans l'étude des éléments osseux postérieurs. L'examen tomodensitométrique est rapide. Il est aisé à réaliser chez les polytraumatisés. Avec les scanners multibarrettes, il est possible de visualiser les lésions osseuses dans les trois plans de l'espace ou de faire des reconstructions volumiques.
De par sa sensibilité, l'IRM est l'outil le plus performant pour étudier la moelle épinière. En cas de symptôme neurologiques, l'IRM vient compléter l'examen tomodensitométrique.