L’échographie excelle dans la distinction entre lésions mammaires solides et lésions mammaires liquidiennes.
L’aspect des lésions liquidiennes permet de différencier facilement les kystes simples (qui sont des observations banales car plus de 30% des femmes en ont) et des kystes complexes (présence de multiples cloisons, de nodules pariétaux, de végétations, etc.). Ces derniers peuvent nécessiter une surveillance.
Les lésions mammaires solides peuvent être bénignes ou malignes. La probabilité qu’une lésion solide soit maligne devient significative lorsqu'elle apparaît après 50 ans. L’aspect échographique de la lésion apporte des éléments en faveur de l’une ou l’autre catégorie, mais seul l’examen anatomo-pathologique (prélèvement du tissu lésionnel) donne le diagnostic final.
Note
L'échographie est moins fiable que la mammographie dans l'évaluation des foyers de microcalcifications.
Aujourd’hui, dans la population générale, la mammographie est la seule modalité radiologique recommandée pour le dépistage du cancer du sein. Néanmoins, la sensibilité de la mammographie dans le diagnostic du cancer du sein est variable. Elle est influencée par de multiples facteurs comme l'âge, la densité du sein, les antécédents familiaux, etc.
Dans le diagnostic du cancer du sein, la densité du tissu mammaire est le facteur limitatif le plus important dans la performance de la mammographie. Les tumeurs malignes sont denses. Dès lors, sur une mammographie, il peut ne pas y avoir de différence de densité (ou peu) entre une lésion cancéreuse et le parenchyme mammaire normal lorsqu’il est dense. Dans cette situation, la tumeur est pas (ou peu) perceptible.
A l’inverse, lorsque le sein est peu dense ou de densité graisseuse, il existe un fort contraste entre la lésion cancéreuse et le tissu mammaire normal. Dès lors, on comprend que la performance de la mammographie diminue lorsque le parenchyme mammaire est dense car les lésions tumorales s’estompent dans le parenchyme mammaire normal.
En échographie, le tissu glandulaire mammaire dense a un aspect plutôt hyperéchogène (couleur claire sur les images échographiques) alors que la plupart des cancers du sein sont hypoéchogènes (couleur sombre sur les images échographiques). Dès lors, l'échographie peut être efficace comme un test de dépistage de deuxième ligne dans l'évaluation des femmes ayant un tissu mammaire dense sur la mammographie. A l’inverse le tissu d’une glande mammaire en involution graisseuse est plutôt hypoéchogène et la détection échographique des petites lésions cancéreuses dans des seins graisseux de grands volumes devient plus difficile.
En résumé, l’apport de l’échographie dans le dépistage du cancer du sein est double :
• Caractériser une lésion découverte à la mammographie comme solide, kyste complexe ou kyste simple.
• Détecter des lésions occultes en cas de seins denses
La planification du traitement du cancer du sein exige la connaissance du type histologique de la tumeur et de ses caractéristiques biologiques. La manière la plus simple de prélever du tissu lésionnel est de réaliser une ponction sous contrôle échographique. Il convient donc de s’assurer que la lésion suspecte soit bien visible. Sous échographie. Les autres méthodes (guidage stéréotaxique ou biopsie chirurgicale) sont à la fois plus compliquées et plus onéreuses.
En cas de cancer du sein, l’échographie peut permettre une meilleure connaissance du stade de la maladie :
• La mammographie a un petit facteur de grossissement géométrique. L’échographie permet une détermination plus précise des dimensions de la lésion cancéreuse.
• En détectant des tumeurs multifocales, des tumeurs contralatérales synchrones (c’est pourquoi les 2 seins sont toujours examinés !)
• En repérant des adénopathies suspectes d’envahissement tumoral.
Deux cas sont montrés sur cette page pour illustrer les différences de perceptions d'une tumeur du sein selon la densité du parenchyme mammaire. Par ailleurs, la comparaison mammographie-échographie montre deux visions différentes du parenchyme et de la lésion tumorale: les deux techniques sont complémentaires.
Cas 1 : le parenchyme mammaire est peu dense et la tumeur est bien visible. L'échographie correspondante de la tumeur est jointe.
Cas 2 : le parenchyme mammaire est dense et la tumeur est peu visible. L'échographie correspondante de la tumeur est jointe.
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