Manifestations cliniques et particularités des tumeurs cérébrales
Cerveau et tumeurs: quelques caractéristiques spécifiques.
• Le cerveau est enfermé dans une boite rigide, la calotte crânienne. À l'intérieur de cette boite crânienne, le volume disponible pour le cerveau est fixe. La croissance d'une lésion tumorale ne peut donc se faire qu'au dépend du tissu cérébral normal. A partir d'un certain volume, toute augmentation de volume de la lésion tumorale provoque une souffrance généralisée du cerveau.
L'ensemble des signes et symptôme engendré par cette augmentation de la pression à l'intérieur du crâne est appelé syndrome d'hypertension intra-crânienne.
Remarque: Comme le volume disponible à l'intérieur de la boite crânienne est fixe, on conçoit qu'une tumeur bénigne, lorsqu'elle atteint une taille suffisamment importante, peut être mortelle.
• Le cerveau contient de nombreux centres qui commandent les fonctions vitales du corps. Si une tumeur est localisée près d'un tel centre vital, son exérèse peut ne pas être réalisable sans provoquer des «dégâts collatéraux» , et toute intervention chirurgicale devient (virtuellement) impossible.
Le tronc cérébral est l'exemple même de région hautement sensible: il contient des centres qui régulent la respiration et le rythme cardiaque. C'est également le centre de passage des voies motrices et sensitives. La réalisation d'une biopsie peut toujours se compliquer d'un saignement. La survenue d'un tel événement dans le tronc cérébral peut s'avérer catastrophique, de sorte que les biopsies du tronc cérébral ne sont pas des gestes de routine réalisés dans tous les centres.
• La barrière hémato-encéphalique a pour but d'isoler le tissu cérébral de la plupart des variations auxquels sont soumises le reste du corps. Cette barrière empêche le passage de nombreuses substances y compris celui de certains médicaments.
• Le cerveau baigne dans le liquide céphalo-rachidien. Cet espace liquidien peut servir comme voie de propagation pour les tumeurs et les agents infectieux.
Les métastases des tumeurs cérébrales primaires, hors du système nerveux central, sont rarissimes. Certaines tumeurs comme le médulloblastome et l'épendymome peuvent se propager à d'autres parties du système nerveux central grâce à la circulation du liquide céphalorachidien.
IRM du cerveau, pondération T1. Cette coupe sagittale montre le cervelet (fosse postérieure) et le tronc cérébral (où se trouvent les centres régulant la respiration et le rythme cardiaque).
Les manifestations cliniques des tumeurs cérébrales
Au début de la maladie, les symptômes sont généralement non spécifiques. Les signes d'appel dépendent de la localisation de la tumeur cérébrale et de son volume.
L'apparition d'un déficit moteur, sensitif ou des nerfs crâniens (en dehors de tout contexte vasculaire ou de maladie démyélinisante) peut poser le diagnostic différentiel d'une tumeur cérébrale.
La survenue d'une première crise d'épilepsie à l'âge adulte (en dehors de tout contexte addictif) peut être la manifestation d'une tumeur cérébrale.
L'hypertension intra-crânienne (céphalées, nausée, vomissement, ralentissement intellectuel, troubles de la vision) peut être la provoqué par la présence d'une tumeur.